Mais pourquoi les mannequins ne sourient-ils pas quand ils défilent ?

Mais pourquoi les mannequins ne sourient-ils pas quand ils défilent ?

La Fashion Week Haute Couture, qui se déroule à Paris du 27 au 30 janvier 2025, attire une attention mondiale. Les défilés, souvent spectaculaires, présentent des centaines de mannequins qui arpentent les podiums avec une posture impeccable.

Un détail, cependant, frappe souvent les observateurs : ces mannequins n’affichent jamais de sourire. Mais pourquoi cette règle tacite ?

L’art de mettre la création en avant

Lors des défilés de mode, en particulier lors de la Haute Couture, les mannequins ne sont pas les véritables protagonistes de l’événement. Ce sont les vêtements, les créations des designers, qui sont au centre de l’attention. Leur rôle est celui de "porte-manteaux vivants", si l'on peut dire, et non celui de modèles à part entière. 

Le visage neutre et l'attitude sérieuse permettent de focaliser l’attention du spectateur sur la pièce de vêtement, et non sur les émotions ou les expressions du mannequin. Un sourire, dans ce contexte, pourrait perturber l’attention et détourner le regard de la véritable star du défilé : la collection elle-même.

Un symbole de sérieux et d’ambiance

Il ne s’agit pas seulement de la mise en avant des créations. La mode, en tant qu’industrie, s’est toujours caractérisée par une importance capitale donnée à l’image.

L’expression sobre et impassible du mannequin crée une atmosphère cohérente avec l’univers du créateur, qui veut avant tout transmettre une vision artistique. Ce choix stylistique instaure un univers où la création et la conception prennent le pas sur la personnalité des mannequins, conférant aux défilés une ambiance presque solennelle et sacrée.

Un changement historique dans les codes

Il est intéressant de noter que cette norme d’expression sérieuse n’a pas toujours été celle en vigueur. Dans les années 1940, chez Christian Dior, les mannequins se présentaient avec un sourire et une attitude plus décontractée, ce qui reflétait l’esprit d’une époque plus insouciante et festive.

L’image du mannequin souriant était d’ailleurs courante dans les années 50 et 60, où une certaine joie de vivre transparaissait dans les défilés.

Les années 1980 : un tournant vers le sérieux

C’est à partir des années 1980 que la mode se "dématérialise" dans une certaine mesure. La professionnalisation des défilés, l’importance croissante de la mode en tant qu’industrie mondiale et l’émergence de créateurs comme Jean-Paul Gaultier, Yves Saint Laurent ou Jean-Charles de Castelbajac ont engendré un changement dans les codes.

L’expression neutre est devenue synonyme de sérieux. À cette époque, la mode ne se contente plus d’être un reflet de la société, elle devient un art à part entière, associé à un univers plus sévère, presque distant.

L’exception Jean-Paul Gaultier

Cependant, comme dans toute règle, il existe des exceptions. Jean-Paul Gaultier, par exemple, est l'un des créateurs les plus connus pour sa volonté de bousculer les conventions.

Dans ses défilés, les mannequins ne se contentent pas de défiler en silence, mais peuvent interagir avec le public, rire, danser, voire faire preuve d’humour. C’est une façon de briser la distance qui sépare l’œuvre du créateur et le spectateur, et de montrer que la mode peut aussi être une fête.

Pourtant, malgré ces éclats d’humour et de liberté, cette approche reste l'exception dans un monde où l’image du mannequin est avant tout un gage de sérieux et de professionnalisme.

 

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